Toile peinte

"La délivrance de Saint-Pierre par l'ange"

de Jean-Marie FAVERJON


Thème, art et technique

Commentaire sur l’Art Pictural

Fresque de Raphaël dans une salle du Vatican
Delivrance de Saint-Pierre de Raphaël















Détail La délivrance de Saint-Pierre de Raphaël
La Délivrance de Saint-Pierre
Raphaël 1483 – 1520
Chambre d’Héliodore, au Vatican, 1513-1514

Cette fresque orne une des 4 chambres ou salles de réception décorées par Raphaël, dans les appartements pontificaux (les 3 autres : chambre de la Signature, de l’Incendie du Bourg, de Constantin).
Avec « Héliodore chassé du temple » qui donne son nom à la salle, « La délivrance de Saint-Pierre » illustre l’intervention des anges dans la Bible et la vie des hommes.
Son exécution en 1513-1514 coïncide avec la mort du commanditaire : le pape Jules II, en février 1513, mort qui afflige profondément Raphaël.
( Les deux autres fresques ont pour sujet, en face : « la messe de Bolsène » et sur un des côtés : « la rencontre d’Attila et de Léon le grand ». )
« La Délivrance » symbolise la protection accordée par Dieu au fondateur de l’Eglise : Pierre et à ses successeurs : on comprend dès lors qu’elle constitua l’objet de cette commande.
Raphaël fut confronté à un problème posé par l’architecture de la pièce, à savoir l’ouverture d’une fenêtre autour de laquelle devait s’articuler la représentation. Ce qui l’amena à découper le récit en trois scènes successives comme au Moyen-Age ou encore au début de la Renaissance et à choisir une composition tripartite. C’est l’utilisation particulièrement habile de l’ombre et de la lumière, la forte structure de la composition et de l’architecture qui assurent la cohésion dramatique de l’ensemble et compensent le manque d’unité temporelle.
Trois parties donc :
Au centre : l’ange du Seigneur réveille Saint-Pierre enchaîné. Derrière la grille de la prison vue en contre-jour, la lumière qui enveloppe l’ange dans sa fulgurance exprime plastiquement la libération du saint ; à droite, l’envoyé de Dieu conduit l’apôtre par la main au milieu des soldats endormis ; à gauche c’est le réveil en sursaut de la garnison qui constate l’évasion du prisonnier.

C’est de la partie droite que s’inspirera le plus J.M. Faverjon.
Raphaël a volontairement accentué le contraste entre Pierre dans la pénombre qui ne réalise pas encore ce qui lui arrive et l’ange enveloppé d’une mandorle éblouissante. Par la force pleine de grâce de son pas, l’ange conduit sans hâte Saint-Pierre hors de son cachot.
Au travers de cette célébration de la lumière, Raphaël oppose la clarté divine libératrice à celle plus glauque de l’aube, de la lune, des torches et de leurs reflets sur les armures, dans la partie gauche.

Marie-Thèrèse JOUVINROUX