La Nuit
des Eglises

1.Le Couronnement d’Epines

L’Ecce Homo

« Ecce homo »
Le CARAVAGE, Gênes, 1605

Alors Pilate nous donne à contempler la face de notre Dieu outrageusement altérée par les coups répétés sur le visage et par les saignements que provoquent les épines: « Il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme » Isaïe (52, 14 et 53, 2). Le visage de Jésus recouvert par le sang et les crachats est méconnaissable, tellement abîmé, exténué, que Pilate peut le présenter à son peuple en disant : « Voici l’homme » (Jean 19, 5), l’homme des douleurs, douleurs dont la marque est souvent atténuée par les artistes.

Le Christ du Caravage, les yeux baissés, est tourné en lui-même, dans une profonde oblation au Père.

« Ecce Homo »
Philippe de CHAMPAIGNE, Musée des Granges de Port-Royal, 1654

Philippe de Champaigne, nous livre le Christ souffrant dont le sang ruisselle de ses plaies jusqu’au sol. L’ample manteau rouge manifeste une majesté qui ne se dit pas dans l’éclat et la puissance mais dans la souffrance acceptée sereinement ; paradoxe qu’André Gouzes a bien traduit dans ce très beau texte :
« On le déguise de chasuble royale
Mais lui resplendira
De la pourpre de son sang.
On l’affuble d’un sceptre de dérision
Mais lui manifestera sa puissance
Par le sceptre de la croix.
On le ceint d’une couronne d’épines
Mais sa royauté n’est pas d’ici
Et s’étendra sur la terre comme au ciel ».
« Ta Passion est ta Royauté
Ecce Homo Ecce Deus »

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