Voilà Jésus de Nazareth, cet homme Dieu qui plus que tout autre aurait pu réclamer justice, buvant sans un mot la coupe amère de la dérision, allant au bout du dépouillement, renonçant radicalement à lui-même.
Et tout cela pourquoi ? Sans doute pour nous montrer ce qu’est la vraie grandeur de l’homme.
Maurice ZUNDEL l’a magnifiquement exprimé : écoutons-le
« Et ce qu’il y a justement d’unique dans l’Humanité de Notre Seigneur c’est qu’à la fois elle nous révèle notre mal et peut nous en guérir.
Elle nous révèle que, pour exister dans cette dignité et dans cette grandeur,
pour exister comme une valeur unique et irremplaçable,
il faut faire de tout nous-même un dépouillement, une désappropriation, un don.
C’est parce que Dieu est totalement donné, que nous apprenons que le sens de la vie, c’est de se donner.
C’est parce que Dieu n’a rien, que nous pouvons consentir à nous déposséder de tout, et pour commencer de nous-même.
Mais il fallait cette rencontre avec la Pauvreté divine.
Et pour que nous puissions La rencontrer,
il fallait qu’Elle s’inscrivit dans l’Histoire à travers cette Humanité qui n’a rien,
qui ne peut dire ni « je », ni « moi », qui est entraînée dans la vague infinie de la Divine Pauvreté,
et dont l’offrande illimitée embrasse toute l’humanité et tout l’univers. »
Puis ce texte de la Terre Sainte :
« Ecce Homo : VOICI L’HOMME,
voici toute personne humaine.
Douleur sereine du Serviteur abandonné, livré.
Il ne provoque pas, il ne prétend pas rivaliser avec l’immense souffrance du monde.
Il s’y engouffre humblement et transforme alors, de l’intérieur, la mort et le mal en puissance de vie.
Passivité ?
Oui, passivité active du non-violent,
Liberté intérieure de Celui qui sait qu’en définitive, sa vie, « nul ne la prend, mais c’est Lui qui la donne »
« Ecce Homo », voici l’humanité.
Absorbons en nous la force de sa douceur :
elle nous fera délier toutes les chaînes.
Alors ce Visage, couronné d’épines,
nous communiquera sa Lumière,
la Lumière même du Visage de Dieu. »